Depuis quelques jours, je ne retiens plus mes larmes. Quel que soit l'instant. Sous la douche, dans la cuisine. Parfois en public, mes yeux se remplissent, je lutte. Mes interlocuteurs restent discrets. Une solitude. Le discours officiel parlera plutôt d'indépendance, d'autonomie. Le résultat est dramatiquement le même. Une année 2004 de merde. La pire je crois. Vivement qu'elle se termine celle-là. Oui tous ces évènements sont derrière moi, oui j'y ai fait fasse, oui je suis fière de moi. Mais une chose m'a manquée : quelqu'un. Il n'est pas identifié, il n'a pas de prénom, il n'a pas de personnalité, il n'a pas d'âge, il n'a pas de souvenirs. Mais j'aurais tellement voulu tout partager avec lui : les quelques moments (rares) de joie et oui tous ces incidents bien malheureux. Partager, s'ouvrir, se confier, oublier un peu et donner surtout.
Ces derniers temps, ce mal-être remonte à la surface, je croyais l'avoir noyé : je me suis menti à moi-même. Il ressurgit avec violence. Je suis une autre. Je ne me reconnais plus : des maladresses, des réactions incompréhensibles, des larmes. Je vais chercher les vieux fantômes pour espérer un peu de compagnie. Les "ex". Je croyais avoir réussi à m'en débarrasser et j'y replonge, après des mois d'efforts.
Je voulais juste que quelqu'un soit là pour moi. Besoin intarissable : que quelqu'un m'aime.
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