...où l'on aspire à un peu de tranquillité.
Ce soir, un mal-être m'habite. Je n'ai pas encore trouvé de quoi le faire disparaître. Il s'est installé et a l'air de se plaire pas mal chez moi. Il est passé régulièrement fût un temps. Je lui ai parfois ouvert la porte, la lui ai claqué au nez quelques fois, mais il insiste. Je fais parfois la morte, faisant semblant de ne pas l'entendre frapper. Aujourd'hui, il a enfoncé la porte blindée...
Qu'il est difficile parfois d'être indépendante, sympa, généreuse, bonne collègue, bonne copine. d'être loin. D'être une gentille soeur. D'être une parfaite fille.
J'ai passé des mois, des années à construire celle que je suis aujourd'hui. Imaginant le bonheur qui m'attendait en fin de course. Rien ne m'attend. Je regrette parfois tout ce que je suis aujourd'hui : trop indépendante, trop sympa, trop généreuse, trop bonne collègue, trop bonne copine... Soeur compréhensive, fille autonome.
Crise familiale aujourd'hui. Ma mère m'a balancé des bombes par téléphone. La crise en elle-même ne me concerne absolument pas. Je l'ai simplement appelée pour lui donner des (bonnes) nouvelles de mon déménagement. Elle ne m'a même pas laissé le temps de lui en parler. Elle a déversé toute sa haine et sa méchanceté sur moi. J'étais au bureau, effondrée. Elle en a balancé des atrocités. Le temps s'est arrêté. J'ai pleuré en silence dans la salle de réunion.
Je suis retournée à mon bureau. Ai bossé comme une folle pendant 1 heure avant de pouvoir à nouveau ouvrir la bouche.
Pourtant, je me surprends moi-même de la distance que j'ai réussi à instaurer entre ses paroles et mon cerveau. Un travail quotidien. Depuis des années ;) Je crois que j'entends ces horreurs depuis que je suis gamine. Je fais barrière depuis peu. Je crois que je m'en suis bien sortie.
Ma mère m'a rappelée il y a 1 heure. Comme si de rien était, elle m'a demandé si j'avais besoin qu'elle m'achète de nouveaux draps. A cet instant, ma tête a failli lâcher. Comment pouvait-elle oser ? Après tant de méchanceté, d'horreur, de cruauté, de haine ...
Elle a encore brisé un petit de bout de moi ce soir.
Je travaille déjà à sa reconstruction.