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Fenêtre sur rue

Je n’arrive pas à quitter le rebord de ma fenêtre. Le vieux radio réveil offert pour ma première communion indique 0:45 en rouge. Il fait frais à ma fenêtre.

Je ne peux me résoudre à aller me coucher dans mes draps déjà trop chauds. J’observe la rue. Un piano joue dans mon immeuble, ou en face, ou ailleurs. De jeunes ados se pressent d’aller rejoindre les discothèques du quartier. Maquillées, parfumées, H&Mées, parées. La boite, les néons, les whisky coca, les toilettes dégueulasses, les banquettes défoncées, les podiums. Vous n’êtes plus très loin les filles.

Je continue à observer. Les appartements à géraniums, à plantes vertes dont je ne connais pas le nom, les appartements à rien. Des rideaux, des stores, des voilages. J’observe, je m’imprègne. J’aime m’imprégner des ambiances, des odeurs, des lieux. Quelques secondes de vide et j’enregistre. J’imprime. Je grave.
Le piano joue toujours. Etienne Daho parle chez Marc-Olivier Fiogel qui connaît par cœur la chanson d’Etienne Daho. Je reste à la fenêtre. J’essaie de m’en éloigner. C’est plus fort que moi. Je rêve, je réfléchis, je regarde passer les voitures. Des taxis. Qui iront chercher les filles qui sont parties en boite quelques heures plus tôt. Des scooters qui font plein de bruit.

Des couples qui se baladent, des groupes qui rigolent. Je m’accroche à ma fenêtre. Le fond de l’air est divin.
Je m’imprègne encore et toujours. Combien de temps peut-on rester ainsi à regarder la rue, à écouter ses bruits, à observer ses trottoirs ? Je ne m’en lasse pas…
Je regarde ma rue et je repense à des paroles, à des conversations, à des baisers, à de faux-adieux, à des engueulades, à des embrassades, à des larmes. Beaucoup de choses importantes se sont déroulées dans cette même rue. Là. Juste en bas.

(…)
Je me souviens qu’à une époque, j’écoutais en boucle le 45 tours de Sacha Distel « Le bateau blanc ».

Ecrit par She, le Samedi 24 Juillet 2004, 01:14 dans la rubrique Mon journal complet.

Commentaires :

epsilon
24-07-04 à 20:45

Des souvenirs en pleine lumière au sein d'une jolie ballade nocturne...

 
She
24-07-04 à 22:42

Re:

C'est très joliement dit. Merci....

 
BubbleGum
14-08-04 à 01:05

Combien de temps peut-on rester ainsi, à regarder la rue?

Des heures durant. S'imprégner de la solitude, des bruits et de l'air du temps. Respirer l'air de la nuit, admirer la lueur des réverbères dans la nuit, suivre des yeux les phares des voitures et les rares passant de cette heure tardive. S'imprégner du monde...

Bubblegum